vendredi 12 octobre 2012


SIX NOUVEAUX PRETRES POUR LE DIOCESE DE LOKOSSA

Le samedi 15 septembre 2012, une immense foule de fidèles, de prêtres et de religieuses a répondu présent au plus grand rendez-vous de grâce diocésain : l’ordination presbytérale. Ce  samedi, le presbyterium de l’Eglise-Famille de Dieu qui est à Lokossa s’est agrandi de six (06) nouveaux prêtres. Il s’agit des Pères Adolphe Alban GAMAVO, Elisée Dimitri DOTOU,  Hector BIAOU, Patrice GBASSOU, Serge DEGNISSODE et Théodore AMOUSSOU. La messe d’ordination, commencée à 9h30, a été présidée par Mgr Victor AGBANOU, ordinaire des lieux, et concélébrée par plus d’une centaine de prêtres venus du diocèse et d’ailleurs.

Dans son homélie, le président de la messe, après avoir remercié les uns et les autres, a invité les fidèles chrétiens à soutenir ces jeunes messagers de la Bonne Nouvelle. Aussi, s’adressa-t-il à eux en ces termes : «Aussi voudrais-je une fois encore vous inviter, Frères et Sœurs bien-aimés, à aimer véritablement vos prêtres, à prier pour eux et à les soutenir dans leur difficile mission de témoins du Christ. Soyez à leurs côtés, non pour vous réjouir de leurs chutes et de leurs faiblesses, (encore moins pour servir de relais d’information ou de média pour leurs déviations) mais pour les aider à toujours tenir debout malgré les vents contraires qui tentent de renverser la barque. Voilà la mission que je voudrais vous confier en ce jour, Frères et Sœurs. Je souhaite que vous puissiez l’assumer en toute générosité et avec amour afin que l’Église tienne toujours face à ces détracteurs qui sont aujourd’hui plus que nombreux »

S’adressant aux ordinands, Mgr AGBANOU s’inspire de l’évangile de l’appel des quatre premiers disciples de Jésus lu pour la circonstance, pour relever quelques aspects fondamentaux de la mission du prêtre :

-         Pour le prélat, le sacerdoce est d’abord : « accueil d’un don avant même d’être une offrande de soi-même. » et il continue : « Vous ne resterez fidèles à cette vocation que dans la mesure où vous allez vous recevoir à tout moment du Christ. Ce n’est pas vous qui allez définir un projet de vie pour votre ministère. Vous avez simplement à accueillir ce que le Seigneur vous donnera à communiquer à son peuple ».

-         Ensuite, il a insisté sur les exigences de la sequella Christi : ne pas céder au découragement et à la recherche du bien-être personnel et de ses proches, être homme d’espérance, conscient de ses faiblesses

En somme le prélat a invité les nouveaux prêtres à ne pas être « des prêtres de plus pour l’Église, autrement il y en aurait de trop. Mais soyez des hommes qui, par leur amour pour le Christ et pour l’Église apportent au monde un renouveau intérieur ».

 

 

vendredi 17 août 2012

INAUGURATION DU CENTRE HENRI VIGNONDE
Ce samedi 11 Août 2012, le Centre Henri VIGNONDE situé en face de l’évêché de Lokossa a connu une affluence hors du commun. En effet, entièrement rénové et paré de ses plus beaux atouts, ce centre a été officiellement inauguré après sa réfection, ce 11 Août. L’Eucharistie a commencé à 10h, présidée par Mgr August Michaël BLUME, Nonce Apostolique près le Bénin et le Togo, concélébrée par Nos Seigneurs Victor AGBANOU, ordinaire des lieux et Mathias KÖNIG, Evêque Auxiliaire de Paderborn en Allemagne et par une cinquantaine de prêtres. On pouvait remarquer au premier rang de l’assistance qui n’était pas négligeable, des personnalités comme le Premier Ministre, le Préfet des départements du Mono et du Couffo, le représentant  du Président de la Cour Constitutionnelle etc.
Le Centre Henri VIGNONDE, on le sait, n’est pas une structure nouvelle dans le diocèse de Lokossa. Depuis 1977, en effet, ce centre, dédié à l’illustre catéchiste Henri VIGNONDE, a accueilli plusieurs camps, sessions, congrès etc. mais, le temps a eu raison de lui et, soucieux de ne pas laisser s’effriter entre ses mains l’héritage de ses prédécesseurs, Mgr Victor AGBANOU, en union avec son presbyterium, a décidé de le rénover avec l’aide des amis du diocèse. La vocation de ce centre est d’être un cadre de formation permanente non seulement pour les fidèles laïcs, mais aussi pour les prêtres et les autres agents pastoraux.
Dès le début de la cérémonie, Mgr Victor AGBANOU n’a pu s’empêcher d’entonner le chant d’action de grâce dont les différents couplets rythmeront toute la célébration : merci au Seigneur pour l’heureux aboutissement de la construction du nouvel immeuble commencé il y a seulement deux ans et la Grotte Mariale dédiée à "Esolanyon be nyonufio" qui s’élève désormais majestueuse dans le centre ; merci aux hommes qui ont donné de leur avoir et parfois même de leur indigence, pour l’accomplissement de cette œuvre ; merci à tous les ouvriers qui ont travaillé sur le chantiers, spécialement à M. Pierre ZONGBEDJI dont l’entreprise a dirigé les travaux, entreprise dont un technicien a présenté à l’assistance les infrastructures du Centre Henri VIGNONDE rénové :

Ø Un immeuble Type R+1 comportant 4 chambres avec sanitaire et 1 grand séjour, une salle à manger et une cuisine, une salle abritant la bibliothèque du Centre avec une salle de lecture d’une capacité de plus de 25 places assises.

Ø Une grande salle de conférence d’une capacité de plus de 300 places assises.

Ø Une Grotte Mariale en l’honneur de Notre-Dame des lendemains meilleurs "Esolanyon be nyonufio"

Ø Un immeuble type+2 avec toiture terrasse accessible de 28,70m de long sur 14,10m de large.

-         Au rez-de-chaussée : 11 dortoirs communs pouvant accueillir 6 lits d’une place chacun avec 4 salles d’eau de 4 cabines chacune

-         Au premier étage : 8 chambres individuelles avec sanitaire et terrasse, 2 chambres individuelles avec salle d’attente et sanitaire, 4 dortoires communs pouvant accueillir 6 lits d’une place chacun avec 2 salles d’eau de 3 cabines chacune

-         Au deuxième étage : 8 chambres individuelles avec sanitaire et terrasse, 2 grandes salles de conférence de 55,80m2 chacune avec 2 salles d’eau de 4 cabines chacune.

-         A la toiture terrasse : une plate-forme de 219,56m2 non couverts et 57,30m2 couverts qui donne une vue panoramique sur la ville de Lokossa avec un magasin de stockage de vivres et 2 cabines de toilette.

-         Le buste de M. Henri VIGNONDE dont la famille était bien représentée à cette cérémonie d’inauguration

A l’issue de la messe, Mgr AGBANOU a procédé à la bénédiction de nouvel immeuble, à la coupure de ruban et à la découverte de l’écriteau qui mentionne la mémoire du principal bienfaiteur : M. Anton TAUBENTHALER déjà dans l’au-delà, mais dont le frère était présent. La foule des participants a eu droit à une visite guide du nouveau bâtiment du Centre.

vendredi 10 août 2012

Bénédiction de la Grotte du Centre Henri VIGNONDE

En prélude à l'inauguration du Centre Henri VIGNONDE totalement révové, la communauté chrétienne de la ville de Lokossa et environs a été conviée ce vendredi 10 Août 2012 à 19h à la cérémonie de bénédiction de la toute nouvelle Grotte dudit centre, dédiée à Esolayon be Nyonufio (Notre Dame de l'Espérance. L'Eucharistie a été présidée par Mgr Mathias KÖNIG, Evêque Auxiliaire de Paderborn, venu d'Allemagne avec une délégation d'une dizaine de personnes spécialement pour l'inauguration du centre. il été entouré de Mgr Victor AGBANOU, ordinaire des lieux et d'une dizaine de prêtres. Dans son homélie, traduite de l'Allemand en Français par l'abbé Jean-Baptiste TOGNIZIN, le célébrant exprimait son bonheur de venir partager la foi vivante et fervente des Africains. Aussi a-t-il invité l'assistance à prier constamment la Vierge Marie afin de vivre intensément cette foi pour que notre monde se porte mieux.
Après l'homélie, Mgr Victor AGBANOU a procédé à la bénédiction de la Grotte et le cours de la messe a suivi normalement.
Il faut noter que ce 10 Août 2012 est le 38ème anniversaire de l'ordination sacerdotale de Mgr Victor AGBANOU. Et c'est pourquoi, après la post-communion, le Vicaire Général, le Père Jean HOUNGBEGNON et le doyen des séminaristes du diocèse, l'abbé Justin d'ALMEIDA ont pris tour à tour la parole, le premier au nom du diocèse, le deuxième au nom des séminaristes, pour souhaiter bonne fête à l'heureux du jour et lui dire merci pour les fruits abondants de ses 38 ans de sacerdoce. c'est sous une fine pluie (comme si le ciel pleurait de joie) que la cérémonie prit fin. Mais la soirée continua avec la projection de quelques images du centre, projection accompagnée en fond sonore par la chorale Saint David de la Cathédrale Saint Pierre-Claver de Lokossa qui a talentueusement animé la messe. 

jeudi 9 août 2012

Obsèques du Père Clément GOMIDO


Ce mercredi 08 Août 2012, l’Eglise diocésaine et nationale a rendu un hommage mérité au Père Clément GOMIDO décédé une semaine plus tôt, le 1er Août 2012 des suites d’un AVC qui l’a plongé dans un coma dont il n’est pas sorti. La foule de fidèles digne des grands jours de fête diocésaine, n’a pu connaître l’euphorie habituelle, tant l’ambiance était grave, à la mesure de la personnalité du disparu. Tout a commencé ce mercredi 08 Août par l’accueil du corps à 7h par Monseigneur Victor AGBANOU et l’exposition du corps à la chapelle d’adoration perpétuelle de la Cathédrale Saint Pierre-Claver de Lokossa. Tour à tour, les religieuses, les prêtres et les fidèles ont prié et rendu hommage au Père Clément dans sa bière. L’Eucharistie a commencé à 9h30, présidée par l’ordinaire, Mgr Victor AGBANOU, concélébrée par Mgr Paul VIEIRA, évêque de Djougou et plus d’une centaine de prêtres venus du diocèse de Lokossa et des autres diocèses du pays. Dans son homélie, le célébrant est revenu sur les qualités du disparu : le Père Clément est un pasteur zélé, conscient des enjeux de l’évangélisation aujourd’hui. Il a l’esprit missionnaire. Il a bon cœur et de l’humour. La prière de l’absoute a été conduite par Mgr Paul VIEIRA qui, avant, a rendu un vibrant témoignage au défunt qui a passé 5 ans de mission dans son diocèse sur ses 10 ans de sacerdoce au total.

Mais qui est le Père Clément GOMIDO ? Né le 23 Novembre 1967, le Père Clément GOMIDO est entré au séminaire Propédeutique en octobre 1993. Après ses études philosophiques et théologiques au Grand Séminaire Saint Gall de Ouidah, il fut ordonné prêtre le 22 décembre 2001 à Aplahoué, son village d’origine. D’abord vicaire à la paroisse Saint Michel de Comé (2001-2003), il fut envoyé en mission dans le diocèse de Djougou où il fut vicaire à la Paroisse Notre Dame de Lourdes de Bougou (2003-2005), puis curé de la Paroisse Saint Apollinaire de Kprèkètè (2005-2008). A son retour de mission, il fut envoyé aux études en France d’où il revint en 2011 avec une Licence en Sciences de l’Education. Il fut alors nommé curé de la Paroisse Saint Paul de Honton où il est depuis le 1er octobre 2011. C’est du milieu de ce peuple de Honton que le Seigneur l’a rappelé à Lui.

Les dernières paroles du Père Clément, juste avant le coma fatal furent celles-ci : « Je ne pourrai plus dire la messe ». En effet, il se préparait à la messe ce 30 Juillet 2012, alors que les fidèles attendaient déjà à l’église, quand il eut une crise d’hypertension dans sa chambre. Evidemment, il n’a pu dire sa messe ce jour-là. Mais, désormais, dans l’éternité, il l’a dit éternellement pour ses fidèles de Honton, pour l’Eglise diocésaine de Lokossa, pour l’Eglise du Bénin et pour l’Eglise universelle. Son corps fut inhumé au cimetière du Grand Séminaire Mgr Louis Parisot de Tchanvédji.
Requiescat in pace ! Amen

vendredi 20 avril 2012

Messe chrismale dans le diocèse de Lokossa


La traditionnelle messe chrismale qui se déroule tous les mercredis saints, messe au cours de laquelle sont bénies les huiles des catéchumènes et des malades, où le saint chrême est consacré et où les prêtres renouvellent devant l’évêque et le peuple de Dieu leurs promesses sacerdotales, a été préparée, cette année, d’une manière très originale. En effet, sur invitation de l’évêque, la quasi-totalité des prêtres du diocèse se sont rassemblés au Centre Henri VOGNONDE dans l’après-midi du mardi 04 avril pour une soirée de réconciliation et d’adoration du Très Saint Sacrement. Tout a commencé aux environs de 18h avec le chant des Vêpres suivi par la célébration pénitentielle communautaire. Elle fut présidée par le Père Luc ZINGAN, un des benjamins du presbyterium et le Père Jacques AMOUSSOU, doyen d’âge du clergé de Lokossa. C’est à ce dernier qu’est revenu le devoir de conduire l’examen de conscience, prélude de la confession individuelle qui a suivi. De 21h à 00h, ce fut l’adoration du Saint Sacrement. A noter que l’évêque et la quatre vingtaine de prêtres présents ont tous dormi au Centre Henri VIGNONDE qui s’est rajeuni d’un bâtiment à deux étages flambant neuf. Et c’est de là que le lendemain, après les offices des Lectures et les Laudes, tous les prêtres se sont rendus à la Cathédrale Saint Pierre-Claver à 9h15mn, pour la Messe Chrismale.


HOMÉLIE DE MGR A LA MESSE CHRISMALE
Frères très chers et bien-aimés dans le sacerdoce ministériel, Fils et filles, chrétiens et chrétiennes de notre Eglise-famille du diocèse de Lokossa,
1- La célébration de ce matin nous ouvre grandes les portes du triduum pascal, instants où nous sommes conviés à revivre, je dirais à fond, le mystère de notre rédemption dans le Christ. Le salut est à nos portes. Le Christ, le Souverain prêtre, vient à nous, dans la célébration des mystères de notre salut et nous apporte les signes de vie qui nous permettent de vivre avec lui et en lui. C’est d’ailleurs ce que nous nous sommes venus réaffirmer ce jour dans cette messe où seront bénies ou consacrées les huiles qui serviront pour divers sacrements. Par ces signes de notre foi, le Christ, le Messie de Dieu, continue de nous renouveler sa fidélité et de nous assurer secours et force pour notre traversée d’ici bas. Il signifie, par ces huiles, qu’il reste celui sur qui « repose l’Esprit du Seigneur » et que de lui et de lui seul découlent toutes les grâces de Dieu pour notre monde : « en dehors de Lui, il n’y a pas de salut. Et son nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver ». (Actes 4,12). C’est à lui que les fidèles sont incorporés par leur baptême. C’est en lui que nous pouvons nous aussi nous réjouir d’être « les prêtres du Seigneur », les « serviteurs de notre Dieu » selon la belle expression du prophète Isaïe, non pas les cérémoniaires de Dieu, mais les liturges de l’alliance que Dieu veut conclure avec les hommes. « Serviteurs de notre Dieu, liturges de l’alliance », il n’est pas de plus beau nom que cela, frères et
sœurs, si nous savons accorder à ce privilège tout son sens et toute sa densité. Comme prêtres et serviteurs, nous sommes ceux avec qui et par qui le Christ veut aujourd’hui porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance et aux captifs la liberté. Cette mission nous incombe, tous, chrétiens et chrétiennes engagés à la suite du Christ ; mais elle nous incombe plus particulièrement, à nous, frères bien-aimés que le Christ a voulu associer plus étroitement à son ministère sacerdotal. Aussi voudrais-je ici me tourner particulièrement vers vous en ce jour où vous renouvelez vos promesses sacerdotales.
2– La tâche à laquelle le Christ nous appelle est d’une telle importance et urgence que nous ne pouvons nous permettre quelques distractions en route « Ne vous attardez pas en salutations longues sur le chemin » : être avec lui ceux qui se dévouent au salut de leurs frères et sœurs. Cette mission, comme vous le savez déjà ou comme vous en faites l’expérience, est exigeante autant hier qu’aujourd’hui. À la suite du Bon Samaritain, il nous faut, pour aller vers les pauvres, les affligés et les prisonniers de notre temps, risquer notre vie sur une route qui, comme jadis celle qui mène de Jérusalem à Jéricho, n’est pas exempte de dangers. Vous vous acquittez sans doute au mieux de cette tâche, dans des conditions qui, nous le savons tous, ne sont pas les meilleures. En ce jour solennel, permettez-moi à nouveau de vous féliciter et de vous encourager.
La situation du prêtre dans notre diocèse aujourd’hui, il est vrai, pose de véritables problèmes spirituels, matériels et éthiques auxquels nous sommes invités à apporter humblement des réponses personnelles et responsables, individuelles et collectives sans cependant perdre de vue que notre ministère doit son efficacité non d’abord aux prospectives humaines savamment élaborées mais à une communion et à une intimité profondes et constantes avec le Christ
qui nous a appelés et nous a choisis. Ainsi, notre situation, chers confrères, ne doit pas être exploitée comme une plate-forme de révolte, même si celle-ci n’est pas toujours manifeste, ou comme un prétexte pour manquer de faire la vérité en nous-mêmes et reconnaître humblement nos fausses conceptions de la charge presbytérale.
3- L’Esprit du Seigneur nous a choisis et consacrés par l’onction, faisant de nous des instruments de salut. Mais cet appel est à renouveler sans cesse pour ne pas tomber dans la routine du fonctionnariat sacerdotal et pour ne pas vieillir. C’est d’ailleurs là l’enjeu du renouvellement de vos promesses en ce jour : non pas une simple formalité liturgique, mais l’occasion d’exprimer
au Seigneur votre désir de persévérer à son service d’annonce de la Bonne Nouvelle aussi bien par vos paroles que par votre exemple ; de persévérer à son service de consolation et de libération par la célébration digne des sacrements et le soutien aux plus faibles, de rendre votre charité pastorale crédible et accessible à tous. Vous comprenez aisément pourquoi j’ai voulu cette année, que nous nous préparions spirituellement à ce geste par une soirée de prière et de méditation : « Venez vous-mêmes à l’écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu » (Mc 6,31). Vous avez volontiers répondu à ce rendez-vous qui, j’en suis certain, ne restera pas sans fruits autant pour vous-mêmes que pour ceux dont vous avez la charge. Veuillez considérer cela comme un rituel d’envoi nouveau à votre mission, un peu à l’instar de ce que fit Jésus et que Marc rapporte comme un véritable rituel d’intronisation : « Il gravit la montagne et il appela ceux qu’il voulait. Ils vinrent à lui et il en établit douze pour être avec lui, et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons » (Mc 3,13-15).
4 - Quant à notre contribution concrète au progrès de l’annonce du Royaume, les statistiques et les manifestations médiatiques de notre Église ne doivent pas nous donner bonne conscience de notre engagement ; doivent nous inquiéter le déficit en croissance de bien de nos communautés, le manque de vitalité de bon nombres d’entre elles, la diminution des vocations sacerdotales et religieuses, sans parler, dans nos rangs, des faiblesses et des récessions qui, à vues humaines, ne peuvent plus être dissimulées et qui constituent certainement des freins à l’annonce de l’Évangile. Devant le projet de Dieu auquel il a voulu nous associer gratuitement, et devant les difficultés inhérentes à cette mission, nous ne devons cependant avoir peur ; il nous veut forts, il nous veut des hommes de foi qui animent les faibles et les timides. Il ne dort pas, mais il veille. C’est lui qui nous ordonne d’aller en avant. C’est lui le Timonier de la barque de l’Église, le Maître du Champ et le Responsable de l’embauche. Je crois profondément que seul le recentrage de notre vie sacerdotale sur Lui, Jésus, qui semble dormir à l’arrière, parce que nous ne lui faisons pas confiance et ne comptons plus suffisamment sur lui, seul le recentrage sur lui doit être notre force et notre lumière devant les faiblesses devenues trop évidentes… Sans être présomptueux, il nous faut nous en remettre dans l’amour et dans le don total de nous-mêmes. Seul l’amour a du poids, seul il donne du poids à nos vies. Nous ne devenons aptes à la mission, et à la mission
ensemble, que lorsque nous devenons de plus en plus amoureux de Jésus et de son Église, de nos frères et sœurs.
5 - En ces temps où l’Église en Afrique pense et médite sa mission de réconciliation, de justice et de paix, notre ministère, chers Prêtres, doit apparaître comme une vivante annonce de la Bonne Nouvelle de réconciliation de justice et de paix. Mais comment porter cette Bonne Nouvelle à nos frères et sœurs si nous-mêmes ne la vivons pas intensément au plus profond de nous-mêmes
et entre nous, membres d’un même et unique presbyterium ? Avec le pape Benoît XVI, je vous lance ici un appel : « Chers prêtres, souvenez-vous que votre témoignage de vie pacifique, par-delà les frontières tribales et raciales, peut toucher les cœurs » (Africae Munus 108). Le sacerdoce que le Christ nous fait partager doit être la frontière imposée à toutes formes de divisions d’où qu’elles proviennent. Nous sommes envoyés communiquer aux fidèles, non pas nos convictions partisanes, mais leur donner la certitude que Dieu leur apporte le salut. Comme le conseille si bien le Pape, Céder à la tentation de nous transformer en guides politiques ou en agents sociaux, serait trahir notre mission sacerdotale et desservir la société qui attend de nous des paroles et des gestes prophétiques. L’année de grâce accordée par le Seigneur et dont nous sommes les messagers n’est pas une révolution sociale ou ethnique dont nous serions les leaders mais une révolution des cœurs libérés du péché et tout tournés vers Dieu. Soyez donc ceux dont la présence incarne Celui qui vous a associés à son ministère, soyez des hommes d’espérance, de réconciliation, de justice et de paix.

En mina
Et vous Frères et Sœurs bien-aimés, laissez-moi vous confier une fois encore ces prêtres à votre service. Priez pour tous les prêtres et surtout pour ceux qui vous ont apporté le Christ… Que vos prières les soutienne fermement afin qu’ils soient les hérauts de la Bonne Nouvelle qu’ils vous annoncent et que leur unité soit pour vous une constante invitation à vivre dans l’amour et dans la charité. Amen.

samedi 10 mars 2012

Lettre Pastorale de Mgr Victor AGBANOU pour le Carême 2012



« Au nom du Christ...
laissez-vous
réconcilier avec Dieu »
(2Co 5,20b)





Au
clergé, aux personnes consacrées et aux fidèles laïcs
pour le Carême 2012
Introduction
1. Après la célébration du jubilé des 150 ans d’évangélisation de notre pays par la
Société des Misions Africaines de Lyon, voici que le Seigneur nous propose une
autre étape de rencontre avec Lui : le Carême de l’an de grâce 2012, temps
privilégié de prière et de partage avec nos frères et sœurs. C’est cette
période que je choisis pour enclencher le processus de réception et
d’appropriation de l’Exhortation post-synodale Africae Munus signée par sa Sainteté le Pape Benoît XVI lors de sa
visite dans notre pays au mois de novembre dernier. Par cette démarche,
j’entends vous convier, tous et chacun, à recueillir avec profonde reconnaissance
les précieux fruits de l’année jubilaire.

I. Quelques idées-forces de l’Exhortation apostolique post-synodale Africae Munus
2. En remettant l’Exhortation apostolique post-synodale Africae Munus :
l’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix, le Pape Benoît XVI assignait aux chrétiens d’Afrique et des îles adjacentes la mission d’être pour le monde signes
et ferments de réconciliation, de justice et de paix. Pour y parvenir, les Églises
particulières doivent définir des orientations et des lignes d’action concrètes
afin de transformer le document ainsi remis en projet pastoral. Le Pape écrit à
ce propos : « Le synode a permis de discerner les axes majeurs de la mission pour une Afrique désireuse de réconciliation, de justice et de paix. Il revient aux églises particulières de traduire ces axes en " fermes propos et en lignes d’action concrètes". » (Africae Munus cité désormais AM, n°14). Il s’agit donc pour nous de voir concrètement dans notre diocèse comment travailler à la réconciliation et à la justice pour qu’advienne la paix.
3. En lisant le texte, quatre réalités reviennent de façon récurrente comme vecteurs de
réconciliation, de justice et de paix. Il s’agit de : Jésus-Christ, Parole
de Dieu ; Eucharistie ; sacrement de réconciliation et témoignage. Nous
sommes appelés à vivre comme des témoins de la Parole de Dieu qui est le Christ
venu en notre monde, en vivant une spiritualité de communion dont le sommet est
l’Eucharistie à laquelle nous nous préparons par le sacrement de
réconciliation. Le Pape nous invite à ne pas être des témoins passifs, mais des
témoins actifs qui éclairent parce que illuminés par Jésus Christ, lumière
des nations qui nous envoie comme sel et lumière pour le monde. « Vous êtes le sel de la terre, vous êtes lalumière du monde » (cf. AM 34).
4. La justice qui ne prend pas sa source dans la réconciliation par la « vérité
de l’amour » (Ep 4,15) demeure inachevée. Elle n’est pas une justice
authentique. Selon le document pontifical, la réconciliation établit la
communion à deux niveaux : d’une part la communion entre Dieu et les
hommes, et d’autre part la communion entre les hommes. Ainsi la réconciliation
est à la fois le dessein de Dieu de ramener à Lui par amour dans le Christ
l’humanité séparée et souillée par le péché à travers le pardon et la restauration des relations entre les hommes au moyen de la résolution des différends grâce à leur expérience de l’amour de Dieu (cf. AM 20). La réconciliation authentique implique le don et l’accueil du pardon et c’est elle qui engendre une paix durable. C’est en donnant et en accueillant le pardon que les mémoires blessées des personnes ou des communautés ont pu guérir et que des familles jadis divisées ont retrouvé l’harmonie. (cf. AM 21). Ainsi, nous sommes invités à vivre la justice du Christ pour créer un ordre juste dans la logique des béatitudes. Ceci nous conduit à unir l’amour de la justice et lajustice de l’amour (cf. AM25).
5. L’amour de la justice pratique la justice distributive qui donne à chacun son bien
propre, son dû. La justice de l’amour va jusqu’à faire passer en soi la
« malédiction » due aux humains pour qu’ils reçoivent en échange la
« bénédiction » qui est le don de Dieu (cf. Ga 3,13-14). Ici nous
sommes en face de la justice divine, celle qui offre à la justice humaine
toujours limitée et imparfaite, l’horizon vers lequel elle doit tendre pour
s’accomplir. Elle nous fait prendre conscience de notre propre indigence, de
l’exigence du pardon et de l’amitié de Dieu (cf. AM 25). Dans son rôle éducatif, l’Eglise à travers ses membres, les disciples du Christ, doit contribuer à former une société juste où tous
pourront participer activement avec leurs propres talents à la vie sociale et
économique. La paix authentique vient du Christ (cf. Jn 14,27). C’est la paix de l’humanité
réconciliée avec elle-même en Dieu et dont l’Église est le sacrement. Elle n’est pas le fruit de négociations ou d’accords diplomatiques fondés sur des intérêts (cf. AM 30).

II. 2012 : L’année de la réconciliation
6. Après cette brève présentation des trois thèmes de l’Exhortation post-synodale Africae Munus, il convient ici deprésenter plus amplement notre plan diocésain pour sa réception et son appropriation. Je voudrais que nous prenions suffisamment de temps pour pouvoir communiquer réellement aux autres la réconciliation, la justice et la paix puisqu’il ne
s’agit pas d’élaborer des spéculations ou des théories, mais de vivre en témoins.
Je propose que la réception et l’appropriation, pour aboutir à une célébration authentique,
s’étendent sur deux (2) années. La première année (Année 2012) sera consacrée à la réconciliation et la deuxième (Année 2013) à la justice. Cette répartition
tient au fait que c’est la famille de Dieu réconciliée qui pratique la justice et
vit en paix.
7. En reprenant le n°34 de l’Exhortation, j’insiste sur le sens de la réconciliation avant d’indiquer les niveaux où elle doit se faire : « La réconciliation n’est pas un acte isolé mais un long processus grâce auquel chacun se voit rétabli dans l’amour, un amour qui guérit par l’action de la Parole
de Dieu. Elle devient alors une manière de vivre, en même temps qu’une mission.
Pour réussir une véritable réconciliation, et mettre en œuvre une spiritualité
de communion par la réconciliation, l’Église a besoin de témoins qui soient
profondément enracinés dans le Christ, et qui se nourrissent de sa Parole et
des sacrements. Ainsi, tendus vers la sainteté, ces témoins sont capables de
s’investir dans l’œuvre de communion de la famille de Dieu en communiquant au
monde, au besoin jusqu’au martyre, l’esprit de réconciliation, de justice et de
paix, à l’exemple du Christ ». La réconciliation est un processus long
à échelonner sur plusieurs étapes. c’est pourquoi nous disons qu’elle se fera à
plusieurs niveaux, mais sans cloisons étanches entre ces niveaux. Cependant il
y a un effort spécifique à faire à chaque niveau pour retrouver la paix
véritable.

a) Réconciliation avec soi et réconciliation avec Dieu
8. Il s’agit d’abord de faire la vérité avec soi-même, de faire la vérité sur notre être pour apprécier la nature de sa relation avec Dieu et avec les autres. Nous pouvons faire nôtre la
préoccupation des Pères synodaux à savoir : « comment mettre dans le cœur des africains, disciples du Christ la volonté de s’engager effectivement à vivre l’Évangile dans leur vie et dans la
société ? ». Nous devons ainsi, chacun pour sa part, nous poser
des questions de fond sur le vécu de l’Évangile dans notre vie. Il s’agit d’une
tâche urgente à accomplir en vue d’une conversion continue vers le Père, source
de toute vraie vie. Cette réconciliation avec soi-même est un appel à la métanoia, à un changement de mentalité en vue du retour vers Dieu, notre Père. Cela nous permettra de vivre
sincèrement le sacrement de réconciliation comme lieu où nous découvrons
réellement notre besoin de pardon et qui nous réintroduit dans l’amitié de Dieu
que nous avons perdue par le péché. Cette première étape reste la clef de toute
réconciliation vraie, car c’est réconciliés avec nous-mêmes et avec Dieu que
nous pourrons nous réconcilier avec les hommes, nos frères et sœurs.

b) Réconciliationavec nos frères et sœurs.
9. Réconciliés avec Dieu Source du pardon, nous sommes
plus disposés à accorder le pardon demandé par notre frère ou notre sœur ou à aller
vers l’un ou l’autre pour lui demander pardon. Car c’est à travers le don et
l’accueil du pardon que se trouve la réconciliation entre deux ou plusieurs
personnes. Le travail à ce niveau consistera d’abord à identifier les conflits
et les lieux de ces conflits, à initier des démarches personnelles de demande et
d’accueil de pardon. Ces démarches doivent s’effectuer de personne à personne,
de groupe à groupe, entre stations de la même paroisse, entre paroisses et au
besoin entre villages, etc. Les conférences de carême aideront à identifier les
conflits et les dialogues à entreprendre pour les résoudre. Je souhaite que ces
conférences soient de véritables rencontres pédagogiques pour aider les
chrétiens et tout homme de bonne volonté à trouver des voies nécessaires vers
la réconciliation.

c) Réconciliationavec l’Église
10. On pourrait bien penser, non sans
raison, que la réconciliation avec soi, avec Dieu et avec les hommes comprend
d’une certaine façon la réconciliation dans l’Église et par conséquent la réconciliation
avec l’Église. Je voudrais cependant insister sur cette vérité que chaque fois que
nous offensons Dieu ou nos frères et sœurs, nous offensons aussi l’Eglise qui
est le Corps du Christ et nous péchons contre la vie de communion. Il est donc
nécessaire pour chacun de se réconcilier avec l’Église en examinant sa vie et surtout
ses contre-témoignages qui ternissent l’image de l’Église ; en pensant à
régulariser sa situation qui de fait le met en dehors de la pleine communion ;
en s’engageant davantage dans la vie et la mission de l’Église. Ainsi
réconciliés avec l’Église, le Cœur de l’Églisebattra dans nos cœurs pour nous permettre de sentir, de vivre pleinementavec elle.

d) Réconciliation avec la création
11. Il me paraît important et nécessaire d’attirer notre attention sur le besoin de nous réconcilier aussi avec la création tout entière, vu le mépris avec lequel les autres créatures sont
traitées par les hommes. Il n’est pas superflu de rappeler que c’est à l’homme que
Dieu a confié les autres créatures non pour qu’il les exploite abusivement mais
pour qu’il les soumette en toute responsabilité (cf. Gn 1,28). Nous devons nous
souvenir sans cesse de cette mission première et savoir que le maintien de
l’écosystème est un devoir vis-à-vis du créateur (cf. AM 79 et 80)
e) Quelquespropositions d’action concrètes
12. Ces différentes étapes exigent de
nous amour et vérité, don et accueil du pardon dans l’humilité. C’est après
tout ce travail, ces différentes démarches de réconciliation que nous pourrons
envisager des célébrations à divers niveaux : entre individus, en famille,
entre familles, entre communautés, au niveau des paroisses et du diocèse, etc. Ainsi
ces célébrations ne seront pas considérées comme des rites de plus, mais des
actions de grâce à Dieu en Jésus Christ qui nous a vraiment réconciliés avec
Lui et avec nos frères et sœurs.
13. Le sommet de toute réconciliation chrétienne, c’est l’Eucharistie à laquelle nous nous préparons soigneusement par le sacrement de la réconciliation. C’est pourquoi ceux qui ne fréquentent pas les sacrements ne doivent pas se complaire dans des rites pénitentiels
communautaires ou autres démarches de réconciliation, mais doivent les
considérer comme une préparation, une étape pour les amener un jour à la
réconciliation avec le Seigneur dans le sacrement. Car une fois encore je le
redis, c’est réconciliés avec Dieu que nous pourrons nous réconcilier avec les
autres. Et c’est l’Eucharistie qui nous maintient dans la communion retrouvée. J’encourage
donc les pasteurs à être des fers de lance de cette réconciliation sur leur
paroisse, à initier des démarches à l’endroit des fidèles qui, pour diverses
raisons, n’ont plus la pleine communion avec l’Église afin de susciter en eux
le désir sincère de revenir à Dieu et à l’Église et à les accompagner sur ce
chemin.
14. J’invite les uns et les autres à poursuivre la réflexion dont cette lettre n’est que l’esquisse en se posant parexemple quelques questions fondamentales :
· Pour moi, que signifie concrètement la réconciliation et quel est mon rapport actuel avec le sacrement de la réconciliation ?
· Quelle est la place de l’Évangile dans ma vie pour accomplir une metanoia,
un véritable changement de mentalité et pour me réconcilier avec Dieu?
· Quelles actions concrètes puis-je mener pour qu’advienne la réconciliation dans nos familles, dans nos associations ou groupes, dans nos communautés sacerdotales ou religieuses, dans nos diversesinstitutions paroissiales ?

III. En route vers Pâques 2012
15. Je voudrais terminer cette lettre par quelques
rappels concernant le Carême, véritable temps de conversion et de renouveau
intérieur. Le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint sont jours de
jeûne et d’abstinence. Tout au long des quarante (40) jours de Carême et
spécialement les vendredis, tous ceux qui ont entre 14 et 60 ans sont invités à
l’abstinence qui est la privation volontaire de plaisirs de cette terre en vue
de la maitrise de notre corps pour nous élever en Dieu, pour nous attacher à ce
qui nous unit au Seigneur ainsi qu’à nos frères et sœurs avec lesquels nous
sommes invités au partage. Nous ferons surtout l’effort de :
· lire ou écouter la parole de Dieu pour
la mettre en pratique. Ce partage de la Parole peut se faire soit en groupe, soit
en famille, soit en communauté ou en associations.
· recourir souvent au sacrement de la réconciliation
· nous réconcilier avec Dieu ainsi qu’avec
nos frères et sœurs avec un accent particulier sur la réconciliation au sein de
nos familles et de nos communautés.

. participer à l’Eucharistie aussi bien le dimanche qu’en semaine
· participer avec foi au chemin de croix et aux autres exercices de piété
partager notre avoir avec celui qui en a moins consacrer du temps à l’évangélisation
consacrer du temps à notre propre formation et surtout à notre formation religieuse.
Ces axes peuvent servir de repères pour notre marche vers Pâques, à la rencontre du Ressuscité par qui Dieu a voulu se réconcilier tous les êtres au ciel et sur la terre (cf. Col1,20).
En guise de conclusion,
16. Le carême de l’an de grâce 2012 est le premier après le jubilé des 150 ans d’évangélisation de notre pays et la remise de l’Exhortation apostolique post-synodale Africae Munus. La grâce du jubilé ne meurt jamais. Ouvrons nos cœurs à l’Esprit pour qu’il continue de nous aider à construire de façon responsable l’Eglise-Famille de Dieu qui est dans le diocèse de LOKOSSA. Que ce temps d’approfondissement spirituel nous enracine davantage dans la communion
avec Dieu et avec nos frères et sœurs dans un esprit de réconciliation, de
justice et de paix. C’est la grâce que je vous souhaite tout au long de ce
carême et des deux années à venir. Avec mes prières et ma bénédiction apostolique.
Donné à Lokossale 21 février 2012
en la fête deSaint Pierre Damien

+ Victor AGBANOU
Évêque de Lokossa

mardi 21 février 2012

Ouverture du Jubilée des 150 ans de l’enseignement catholique à Lokossa

Ce dimanche 12 février 2012, 48 heures seulement après le
lancement du jubilée des 150 ans de l’enseignement catholique au niveau
national à la Basilique de Ouidah, le diocèse de Lokossa a vécu cette même
ouverture à la Cathédrale Saint Pierre-Claver de Lokossa. L’Eucharistie
présidée par Mgr Victor AGBANOU, ordinaire des lieux et président de la
commission épiscopale de l’enseignement, a connu la participation effective de
plus de deux mille écoliers et collégiens des divers établissements catholiques
du diocèse, les professeurs, des parents d’élèves et, bien entendu, les prêtres
et les religieuses impliqués dans le système éducatif catholique dans le
diocèse. Il faut noter aussi la présence du préfet des départements du Mono et
du Couffo.
Au début de l’Eucharistie, après le mot de bienvenu du Père
Xavier TOHOUEGNON, Directeur Diocésain de l’Enseignement Catholique (DDEC)
vingt- six écoliers et élèves, représentants les cinq écoles maternelles, les
onze écoles primaires et les dix collèges du diocèse ont fait une procession
cierges allumés vers l’autel pour symboliser l’engagement de tous ces
établissements à garder haut le flambeau de l’excellence.
Dans son homélie, Mgr Agbanou a remercié les parents d’élèves
pour la confiance qu’ils font à l’enseignement catholique, les élèves et
surtout les professeurs qui sont les grands artisans de cette œuvre d’éducation
qui fait partie intégrante de la mission de l’Eglise.
A la fin de l'Eucharistie, les enfants ont suivi une conférence donnée par Mgr sur le thème.... Le repas, le compte-rendu du questionnaire préalablement distribué aux apprenants et le concert spirituel ont suivi. Les établissements catholiques du diocèse se sont succédés sur scène pour offrir à Mgr et l'assistance un spectacle riche en sonorités religieuses.

samedi 18 février 2012

Noces de porcelaine des SLC


Le jeudi 02 Février 2012, cela faisait 20 ans jour pour jour
que les premières sœurs de la Pieuse Union des Servantes de la Lumière du
Christ émettaient leurs premiers vœux à l’église Saint Bernard de Sè. C’était
le dimanche 02 février 1992. Vingt ans après, les servantes de la Lumière
du Christ et toute l’Eglise
diocésaine se souviennent et rendent grâce. L’Eucharistie du jour, présidée par
l’ordinaire du lieu, Mgr Victor AGBANOU, concélébrée par Mgr Paul VIEIRA et
près d’une centaine de prêtres a surtout été marquée par le souvenir de Mgr
Robert SASTRE dont la vision, le courage et la persévérance ont donné naissance
à cette famille religieuse dont l’Eglise peut être fière.
A l’occasion, quatre
(04) nouvelles Sœurs ont émis leurs premiers vœux. Il s’agit des sœurs Yvette
ANATO de la Paroisse Notre Dame de l’Assomption de Hillacondji, Alexandrine
DJIGBEHOSSOU de la Paroisse Saint Jean-Baptiste de Dogbo , Edwige Sèdjro
GOUGBEDJI de la Paroisse Notre Dame de Lourdes de Covè et
Anne Marie HOUNKPOSSOU de la Paroisse
Sainte Rita de Cotonou. Elles portent le nombre des SLC à 104 religieuses qui
travaillent prioritairement dans le diocèse de Lokossa. Elles ont, néanmoins,
une communauté à Cotonou et une autre à Fafa, dans le diocèse de Kandi.
Voici le texte de l'homélie de Son Excellence Mgr Victor AGBANOU à cette cérémonie

HOMELIE
Cher Frère Paul Vieira,
nous vous saluons et remercions de votre présence à cette célébration de notre
action de grâce diocésaine. Dema in
nous serons avec vous pour une autre célébration moins joyeuse. Mais tout est
grâce et nous rendons grâce au Seigneur.
Frères bien-aimés dans
le sacerdoce,
Chères Filles
Professes,
Chères Sœurs Jubilaires
et vous toutes, membres de l’institut jubilaire des Servantes de la Lumière du
Christ,
Chers parents et amis,
Frères et Sœurs
bien-aimés dans le Christ, Lumière du monde,
Notre Église et notre
pays continuent à recueillir avec joie les fruits de l’évangélisation. Et en ce
jour 02 février 2012, c’est le tour des Sœurs Servantes de la Lumière du Christ
de rendre grâce au Seigneur pour les 20 ans de cheminement de leur institut.
Mais plus qu’une communauté de Sœurs, c’est tout le diocèse de Lokossa qui loue
Dieu pour son précieux don que constitue la vie consacrée.
Je vous dis à vous
tous, religieux et religieuses, bonne fête, en cette journée de fête pour les âmes
consacrées.
Oui Frères et Sœurs, la
vie consacrée n’est jamais un exploit, mais un don à accueillir du Seigneur qui
l’offre comme un signe permanent de sainteté et de renouveau à son Église.
« Veilleurs et éveilleurs, les religieux et religieuses puisent dans la contemplation
de la vie du Christ la
force et l’audace d’être « mémoire évangélique de l’Eglise » et
« signe éclatant du Royaume de Dieu.» (Benoit XVI à St Gall).
Rassemblés en ce jour
02 février au noviciat de Sè, nous nous souvenons qu’il y a de cela exactement
20 ans que Monseigneur Robert SASTRE, de digne et vénérée mémoire,
recevait les vœux des toutes premières professes de la pieuse Union des
Servantes de la Lumière du Christ. À l’origine de cette communauté naissante
d’alors, l’intuition d’un pasteur et la conviction que l’Évangile, pour s’enraciner chez
nous, a besoin de messagers et de témoins authentiques mais aussi autochtones.
Nous ne saurions jamais assez rendre un hommage mérité à cet illustre Père et Pasteur,
qui fut à l’origine de cet institut dont nous sommes tous, d’une manière ou
d’une autre, bénéficiaires.
En 1992, ce ne fut pas
une génération spontanée, mais il avait fallu de longues années de maturation
et de préparation que la grâce du Seigneur a accompagnée et bénie. De 1992 à ce
jour, nous pouvons déjà contempler les fruits de la semence jetée en terre et
qui doucement sous nos yeux, a germé et a crû et continue de se déployer. Ainsi
votre présence, chères Sœurs Servantes de la Lumière du Christ, n’est pas
restée sans impact sur l’évangélisation dans notre diocèse et même au-delà. Que
ce soit dans les domaines de la pastorale, de la santé ou de l’éducation,
vous apportez votre significative pierre
à l’édification de l’église chez nous. Mais plus que ces résultats
quantifiables, c’est d’abord votre vie pauvre, chaste et obéissante au milieu
de vos frères et sœurs qui constitue et constituera votre plus noble apport à
l’évangélisation. C’est pour moi l’occasion de vous saluer et de vous féliciter
toutes, surtout celles qui parmi vous, s’efforcent constamment de rendre
partout témoignage à la Lumière.
Je n’ignore pas les
conditions parfois difficiles voire même pénibles dans lesquelles vous êtes
appelées à exercer ce ministère de témoignage. C’est d’ailleurs la raison pour
laquelle j’ai toujours eu à cœur de faire de mon mieux pour améliorer ces
conditions de vie et de travail. Sans doute qu’il reste encore du chemin à
faire et nous en sommes tous conscients, autant vous que nous.
Cet anniversaire arrive
non seulement comme une relecture de l’histoire mais aussi comme un nouveau
départ. Aussi voudrais-je me réjouir qu’elle s’inscrive juste au lendemain du
Jubilé des 150 ans de la présence des pères SMA dans notre pays, à l’heure où
les fils et filles du Bénin, prenant la relève des missionnaires, pensent et
élaborent la nouvelle évangélisation. Vous avez, vous aussi, le devoir d’aider
à l’édification,
chez nous, d’une « Église belle et forte » selon les mots
mêmes du Pape Benoît XVI (Saint-Gall).
Il ne s’agit pas
d’inventer une nouvelle manière d’être religieuse mais de renouveler sa
fidélité aux exigences fondamentales et radicales de la marche à la suite du
Christ, Lumière du monde car dans sa
lumière, nous voyons la lumière. À ce sujet, les conseils évangéliques
fidèlement vécus, restent à la fois comme le socle et le phare de votre
vocation religieuse : le socle sur lequel vous devez bâtir votre vie et et
le phare grâce auquel vous allez orienter votre avenir. La pauvreté et la chasteté, permettez-moi
de vous le redire, « vous rendent vraiment libres » à l’égard de tout et de
tous et vous portent à obéir inconditionnellement à Jésus-Christ, le seul Amour
(Cf. Benoît XVI à Saint-Gall). Attachez-vous à lui de tout votre cœur et toute
votre âme dans l’obéissance qui est la garantie de votre humble accueil de la
volonté du Seigneur dans votre vie. Pour notre monde de plus en plus
sécularisé et où l’obéissance aux conseils évangéliques paraît de plus en plus
problématique, votre témoignage est plus qu’attendu. Et vous y arriverez, j’en
suis certain, si vous restez convaincues comme saint Paul que « Pour vous, vivre, c’est le Christ »
(Ph 1,21). C’est lui qui donne la grâce, la force et l’audace».
Et vous, qui allez
émettre tout à l’heure vos premiers vœux dans cet Institut dont nous célébrons
les 20 ans d’existence, je rends grâce à Dieu pour votre cheminement en même
temps que je vous félicite pour votre oui généreux à l’appel du Seigneur. Vous
êtes pour nous aujourd’hui le plus beau cadeau que Dieu offre pour célébrer cet
anniversaire des 20 ans de l’institut. À la suite de vos 100 sœurs aînées
vivantes, vous êtes envoyées comme ce Messager dont parle la première lecture
de ce jour. Votre grandeur ou votre noblesse, c’est de préparer le chemin pour
le Seigneur, lui qui est la Lumière. Ayez toujours à cœur de porter cette lumière
à la face du monde pour qu’elle rayonne et éclaire les ténèbres du péché et du
mal sous toutes ses formes. C’est d’ailleurs votre unique nom
désormais : Servantes de la Lumière du Christ.
J’implore pour vous
l’intercession de nos devanciers dans le Royaume du Père en particulier Mgr
Robert SASTRE et vos deux Sœurs Laure et Françoise dont nous associons la
mémoire à notre célébration de ce jour.
Quant à vous fils et
filles bien-aimés venus prendre part à l’Action de grâce de ce jour, je
voudrais avant tout saluer vos efforts à soutenir le jeune institut dès les
premiers jours de son avènement. Que ce soit aux côtés de mon prédécesseur, Mgr
Robert SASTRE ou avec moi-même, vous avez compris la nécessité de prendre une
part active dans cette œuvre au service de l’évangélisation dans l’Église. Je
vous remercie et vous encourage à toujours apporter à nos Sœurs le soutien dont
elles ont besoin pour répondre fidèlement à leur vocation d’être à votre
service et au service de l’Église. L’avenir et le rayonnement de l’Église chez
nous en dépend. Puissiez-vous contempler à travers les icônes qu’elles
constituent le reflet de la lumière et de la gloire du Christ, les respecter
comme telles et pouvoir comme le vieillard Siméon chanter votre action de
grâce.
C’est à cela que je
vous invite tous ce matin, à vous réjouir à la lumière du Christ venu dissiper
nos ténèbres pour nous entraîner dans son cortège lumineux. Et que sa présence
éclaire notre vie en la purifiant sans cesse de la misère du péché et en la
protégeant contre tous les assauts des forces des ténèbres.
Bonne fête à vous, mes
chères Sœurs et surtout à vos aînées qui célèbrent leurs 20 ans de vie
religieuse.
Que Marie, Esolanyon be
Nyonufio, à laquelle nous adresserons notre belle hymne mélodieuse tout à
l’heure, nous assure sa maternelle
sollicitude et qu’en nous tous rayonne la Lumière du Christ maintenant et pour
les siècles des siècles. Amen.

vendredi 17 février 2012

Journée Diocésaine des Familles


Après le pèlerinage de l’Enfance missionnaire, ce fut le tour
des familles du diocèse de se donner rendez-vous à la Cathédrale Saint
Pierre-Claver de Lokossa ce Samedi 21 janvier 2012. Tout a commencé vers 9h par
la procession qui s’est ébranlée du carrefour TOTOH, au niveau du CEG I du
Lokossa, pour les pèlerins du Couffo, et du Carrefour du Tribunal pour les
pèlerins du Mono. Accueillie par l’Evêque et les prêtres au parvis de la
Cathédrale, la foule des pèlerins a été introduite dans la célébration de
L’Eucharistie, point nodal de ce pèlerinage, par la préparation pénitentielle
fait de la bénédiction de l’eau et de l’aspersion. L’homélie du célébrant était
axée sur le thème de la journée : « La famille au service de la
réconciliation, de la justice et de la paix : vous êtes le sel de la
terre, vous êtes la lumière du monde ». Après la messe, la pause a été
meublée par le repas en partage (Pique-nique), le Xosehun et d’autres
rencontres informelles entre les pèlerins.

La grande innovation de cette année est la conférence qui eut
lieu autour de 15h en trois langues différentes : le français, le mina et
l’adja. Ainsi, pour ne laisser personne en reste, la même conférence, rédigée
par Mr Athanase GOUHIZOUN en français, fut traduite en mina et en adja et
donnée en même temps dans trois salles différentes aux locuteurs des trois
langues ci-dessus mentionnées.
La journée prit fin vers 16h30.

Pèlerinage de l'Enfance Missionnaire à la Cathédrale de Lokossa


Ils formaient une foule immense d’enfants venant de
toutes les directions du diocèse. Ce samedi 07 janvier 2012 à 09 h 30, ils
étaient 2453 enfants réunis devant la cathédrale de Lokossa, venus de 46
paroisses du diocèse. Ils venaient pour leur pèlerinage annuel de l’Enfance
missionnaire. Ils fêtaient ce jour-là le 10e anniversaire du
pèlerinage commencé sur l’initiative de Monseigneur Victor AGBANOU le 26 mai
2002 dans le cadre de l’année eucharistique. Le Père Jacques AGOSSOU Directeur
national des Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM), était là. Sa présence
avait été longuement applaudie par les enfants.
Les activités de cette journée avaient pour point
focal, la célébration de l’Eucharistie. Celle-ci avait été précédée de l’accueil
et du rite pénitentiel. L’homélie de l’Evêque rappelait aux enfants le thème du
pèlerinage : « La place de l’enfant dans la vie de l’Eglise » et la

grâce de l’Epiphanie. Il leur a fait comprendre que Dieu peut être découvert et
rencontré à partir de signes visibles à l’instar de l’étoile qui avait conduit
les mages à Bethléem. Puis, il avait poursuivi par l’exhortation à vivre dans
l’amour signe visible de la présence de Dieu au milieu de son peuple. L’amour
incite à donner ce que l’on a et ce que l’on est. Chacun des enfants fut alors
invité à se rendre au pèlerinage l’an prochain en apportant un cadeau à offrir
à un camarade. Les enfants sont généreux ; il leur faut cependant cultiver et
accroître en eux ce précieux don de Dieu. Ils pourront alors donner et se
donner pour ne pas laisser sans effet la grâce reçue.
Après la messe, la bénédiction du Saint Sacrement vécu
dans un silence méditatif acheva les activités spirituelles.
On passa alors au repas et aux tam-tams qui permirent
aux enfants de faire des démonstrations selon les différents rythmes des
départements du Mono et du Couffo.
Puis à 15 h 00, la chaîne d’amitié vint mettre fin à
la belle journée.